Exposition de Serge Donès

Le paysage file, linéaire, il n'accroche pas le regard.
De grands champs dorés s'empourprent dans le soleil et soudain, la terre lissée à la truelle s'arrête là, sur une verticale abrupte.
C'est une falaise vertigineuse qui plonge dans l'encre bleue de l'océan.
L'écume s'accroche à cette verticalité rocheuse, brutale, bleu acier qui me fait rêver la liberté des oiseaux.
Je suis vertical et penaud, lié aux bruits de la ville qui rassure tant.

C'est une humanité aujourd'hui disparue qui a tracé, dans la pénombre des grottes à la lumière vacillante des lampes à graisse, des représentations chargées d'esprit, soignées, et …modernes.
Aujourd'hui le peintre couvre l'espace d'une toile avec son fusain, comme son ancêtre, avec son plaisir et ses émotions.
La peinture a gagné en lumière, elle s'expose et ne reste plus enfouie, dédiée et intime.
Elle se révèle avec ses ocres, sa terre de sienne, ses pigments broyés, parfois chauffés pour passer du jaune à l'orangé, au carmin.
Avec l'art rupestre l'homme a presque tout dit.
Avec des gestes sublimes et nous marchons dans leurs traces
-charbon de bois,
-fusain,
-carbone 14
-esquisse,
-trait,
-flèche,
hier et aujourd'hui, tout se même et s'imprègne.